Comment démarrer son entreprise au Québec? 5 conseils pour se lancer en indépendant

Par Julien Gandelin
Comment démarrer son entreprise au Québec?

Les travailleurs indépendants sont de plus en plus nombreux au Québec puisque c’est presque 600 000 personnes qui ont aujourd’hui le statut de travailleur autonome, une des formes juridiques d’entreprise individuelle les plus courantes.

Vous vous posez peut-être aujourd’hui la question, que ce soit pour un début ou un changement de carrière, ou encore pour lancer un projet en parallèle d’un emploi salarié : comment on fait pour démarrer son entreprise au Québec?

Plan d’affaires, idée et concept, étude de marché, choix de forme juridique, plan de financement, impôts et taxes auprès du gouvernement du Québec et du Canada, immatriculation au registre des entreprises, etc. : essayons ici d’approfondir la question du démarrage d’entreprise à travers quelques points principaux que nous avons jugés essentiels.

Comment augmenter sa productivité?

1 – Évaluer son idée sur le marché

Ce n’est pas tout d’avoir l’idée du siècle, toute bonne soit-elle : il faut aussi analyser sa pertinence sur le marché actuel du travail, estimer concrètement si elle sera viable une fois réalisée.

C’est souvent dans cette première étape que l’on réalisera une étude de marché, en évaluant à quel point le concept ou l’idée d’entreprise peut réellement répondre à un besoin.

Il y a déjà une pertinence géographique pour optimiser le marché sur lequel on se place : par exemple, une entreprise spécialisée dans les quais flottants pour les chalets sera beaucoup moins pertinente à Montréal que dans les Laurentides ou en Abitibi ou la présence de lacs et de chalets est accrue.

Cependant la concurrence sera aussi à analyser, selon le domaine d’activité et d’expertise : lancer une agence de communication web dans une grande ville pourra être plus difficile pour s’établir et trouver de la clientèle quand le marché est déjà saturé.

Car il faut aussi penser au long terme : lancer une entreprise, ce n’est pas une action isolée dans le temps, et il faut être réaliste quant à la possibilité de développer une activité qui pourra prospérer sur le long terme.

Voici quelques questions clefs à se poser pour valider l’idée :

  • Est-ce que mon idée de business répond à un réel besoin sur le marché?
  • Est-ce qu’il y a d’autres entreprises qui répondent déjà à ce besoin?
  • Qui est mon public cible, le profil de mon client type, comment l’identifier?
  • Quel est mon marché cible, le rapport entre l’offre et la demande dans ce domaine et à cet endroit géographique?

On peut faire aussi une étude de marché plus poussée en réalisant des sondages, en réalisant une analyse économique plus poussée des marchés existants dans le domaine d’activité concerné, ou en allant consulter des statistiques diverses sur les habitudes de consommation.

L’avis des autres / chercher du feedback : Lorsqu’on démarre une entreprise comme dans n’importe quel projet, les avis extérieurs sont souvent très utiles et permettent d’avoir des retours constructifs pour parfois ajuster ses choix : on conseille souvent d’exposer son idée à des proches, dans la sphère familiale, amicale, ou encore auprès de confrères ou professionnels dans le cadre d’un suivi ou accompagnement, pour avoir une perspective différente, et parfois se poser des questions auxquelles on aurait pas pensé par soi-même, ajuster certaines idées.

 

2 – Choisir une forme juridique d’entreprise

Pour partir son entreprise individuelle au Québec, il existe différentes formes juridiques, donc différentes possibilités du côté légal de la compagnie, que l’on pourra choisir en fonction d’un certain plan d’affaires, par exemple si on prévoit de rapidement évoluer vers une structure ayant des employés ou non.

Travailleur/travailleuse autonome :

c’est le statut le plus courant car c’est le plus simple, il est très répandu aujourd’hui avec presque 600 000 entrepreneurs et entrepreneuses dans la province : en gros il suffit juste de démarrer son activité et facturer ses prestations, aucune inscription n’est nécessaire au registraire des entreprises, c’est plutôt du côté de la déclaration de revenu que les choses se précisent.

Pour aller plus, loin, consultez notre article sur comment devenir travailleur autonome.

Société par actions / incorporée :

C’est souvent la deuxième étape lorsqu’une entreprise individuelle connaît une forte croissance, permettant principalement de dissocier l’entreprise légale, la personne morale qui la représente, de la personne physique individuelle, séparant les déclarations de revenu notamment, personnelle et professionnelle, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on est travailleur autonome, mais il arrive que certains entrepreneurs choisissent ce statut pour démarrer.

Sur ce sujet, vous pouvez lire notre article sur la question de l’incorporation lorsqu’on est travailleur autonome.

Il existe aussi d’autres formes juridique alternatives, en société de personnes, qui seront plus tournées vers l’association avec des partenaires ou d’autres entrepreneurs, impliquant aussi des structures financières différentes, comme la société en nom collectif, la société en commandite, la coopérative ou encore l’organisme à but non lucratif.

Pour en savoir plus sur les différents statuts et formes juridiques d’entreprise lorsqu’on lance une entreprise au Québec, consultez cet article sur les alternatives au statut de travailleur autonome.

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3 – Faire un plan d’affaires

Une fois que l’idée et le concept de l’entreprise sont validés, il est temps de penser à la réalisation concrète, que l’on pourra détailler dans un plan d’affaires.

Un plan d’affaire est un document qui regroupe plusieurs éléments qui donneront une présentation détaillée du projet d’entreprise, incluant notamment :

  • une introduction et présentation générale
  • une explication du contexte de marché dans lequel s’insère l’entreprise
  • la mission de l’entreprise, à quels besoin elle répond, quels problèmes elle se propose de résoudre
  • une description du public cible et du profil client, comment l’atteindre
  • les stratégies de communication et marketing envisagées, la diffusion de l’information
  • un calendrier avec des objectifs et réalisations à atteindre, les moyens de les atteindre
  • une analyse de la concurrence, du marché actuel dans ce domaine
  • expliquer comment le projet se démarque des autres, quel est le potentiel et la plus-value de l’entreprise, qu’est-ce qui fait la marque de commerce de la compagnie

Financement / Démarches : Le plan d’affaire est un document important puisqu’il vous permettra aussi de vous présenter à des partenaires et institutions, par exemple dans le cadre d’une demande de subventions, demande de financement, prêt, crédit ou toute démarche où il sera nécessaire de présenter le projet d’entreprise, alors qu’elle n’existe pas encore.

 

4 – Faire un plan de financement ou montage financier

Financer une entreprise qui démarre selon le projet ou le secteur d’activité, ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire sur le moment, et un projet d’affaires incluant comment et quand le financer est toujours important.

Il faut d’abord anticiper et prévoir les dépenses, ce qu’il va falloir investir pour le démarrage de l’entreprise, que ce soit des frais de matériel, de fournitures, de licences, de loyers, location de matériel, véhicules, frais de conception, publicité et promotion, etc.

Une fois qu’on a établi quelques chiffres pour avoir une meilleure idée de l’investissement financier nécessaire, il faut étudier et déterminer les moyens de financer.

Il faut savoir qu’il existe plusieurs sources de financement possibles pour le démarrage d’une entreprise, que ce soit du côté privé avec ses propres capitaux, des partenaires ou actionnaires, des programmes pour entrepreneurs auprès de certaines banques, mais aussi du côté public avec plusieurs programmes d’aides et de subventions auprès de certains organismes publics québécois et canadiens.

Anticiper les taxes d’entreprise : Une partie essentielle à considérer et estimer, c’est les différentes taxes qu’on va devoir payer chaque année sur le chiffre d’affaire, pouvant aller autour des 30% entre la TPS et la TVQ, les taxes provinciales et fédérales, et augmenter selon le revenu ; cependant on peut aussi anticiper le fait de pouvoir déclarer certaines dépenses admissibles pour se rembourser une partie de ces taxes : ainsi, les impôts sont une partie à considérer dans le plan de financement.

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5 – Se lancer : faire les démarches officielles nécessaires

Lorsque tout est structuré et établi sur papier, un solide plan d’affaire, il est temps de passer à l’action, lancer l’entreprise, et commencer les démarches légales.

Dans certains cas d’entreprise individuelle comme lorsqu’on est travailleur autonome et qu’on facture simplement à son nom, il n’y aura pratiquement pas de démarches légales à effectuer, si ce n’est lors de la déclaration de revenus.

Selon la forme juridique pour laquelle vous avez opté, vous aurez certaines obligations, comme celle de s’inscrire au registraire des entreprises du Québec pour obtenir un NEQ, numéro d’entreprise du Québec, et y associer votre nom d’entreprise.

Nom d’entreprise : selon l’activité et le statut, l’inscription avec un nom et numéro d’entreprise n’est pas obligatoire au Québec, mais dans certaines situations il sera vivement conseillé de le faire, le nom de votre entreprise pouvant aussi être stratégique dans certains contextes de marketing, notamment pour l’image de marque.

L’inscription aux fichiers de Revenu Québec est aussi une démarche qui n’est pas toujours obligatoire lorsqu’on démarre une entreprise, vous pouvez en apprendre plus dans cet article, mais ce sera souvent une démarche essentielle avant de commencer votre première déclaration d’impôt en tant qu’entrepreneur, surtout si vous pensez dépasser 30 000 CAD de revenu annuel.

La création d’un compte en banque pour l’entreprise n’est pas toujours obligatoire, mais souvent recommandée, on en parle ici.

Dans certains contextes et domaines d’activité, il faudra aussi faire des démarches pour obtenir des permis ou licences avant de pouvoir légalement exercer, comme dans le commerce de détail ou la restauration par exemple.

Garder son élan, développer l’activité : Une fois le projet lancé concrètement, il s’agit de ne pas se reposer sur ses lauriers et d’attendre que le succès arrive : le démarrage de votre entreprise impliquera souvent un rythme soutenu de travail, car il faudra gérer beaucoup d’aspects différents en plus du travail lui-même : l’administration, les différentes démarches légales, la promotion autour du lancement de l’activité, son développement, l’éventuel réseautage nécessaire pour faire connaître votre nouvelle entreprise, le suivi et analyse des résultats pour d’éventuels ajustements, etc ; l’aide et l’embauche d’une tierce personne est parfois précieuse, ou le suivi avec un organisme.

 

Ressources pour le démarrage d’entreprise

Il existe plusieurs ressources et organismes pouvant accompagner le démarrage de votre entreprise au Québec, pouvant proposer de l’aide au développement, à la construction de plans de financement, l’obtention de prêts et subventions, au réseautage ou encore du mentorat pour proposer un accompagnement personnalisé avec des professionnels qualifiés et expérimentés.

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