Cela va sans dire : la collaboration entre un travailleur autonome et son client est très différente de celle d’un employé et de son patron.
Une des différences majeures, c’est la façon dont le travailleur autonome est rémunéré. En plus, cela peut être variable d’un travailleur indépendant à l’autre !
Il existe en effet plusieurs modes de paiement possibles pour payer un travailleur autonome et nous allons vous présenter ici les méthodes les plus couramment utilisées au Québec.
À qui s’adresse cet article
Cet article s’intéresse principalement aux diverses pratiques qu’on observe sur le marché du travail québécois, et s’adresse à plusieurs types de personnes :
– les chefs d’entreprise qui souhaitent embaucher un travailleur autonome et se demandent sous quelle forme ils pourront effectuer le paiement
– les personnes désirant démarrer leur petite entreprise de travailleur autonome
– … mais aussi les travailleurs autonomes déjà établis : si c’est votre cas, vous découvrirez peut-être ici des modes de paiement plus adaptés à vos besoins que ce que vous utilisez actuellement.
Les différents modes de paiement
Nous vous présentons ici les principales options qui existent pour payer un travailleur indépendant au Québec.
Vous verrez que chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.
– Le versement en argent comptant
C’est la manière de payer de base, et, croyez-le ou non, c’est encore utilisé ! Bien sûr, la plus grande contrainte de cette méthode pour le travailleur indépendant, c’est de devoir se déplacer en personne pour recevoir la somme pour le travail effectué.
De plus, le versement d’espèces constitue un paiement sans trace, ce qui peut compliquer l’organisation et le suivi des finances.
Et pour le client, cela ajoute également des contraintes, comme de devoir retirer la somme en espèces.
Comme on peut s’en douter, cette pratique, qui avait déjà été rendue obsolète suite à l’arrivée des solutions électroniques, a été de plus en plus délaissée suite à la pandémie.
– Le chèque
Le paiement par chèque est une autre « bonne vieille méthode ». Elle est tout à fait valable encore aujourd’hui mais présente cependant plusieurs inconvénients de fiabilité par rapport aux méthodes de paiement électroniques.
Pour l’employeur, le paiement par chèque complique la procédure et demande une certaine organisation.
En effet, entre la réception de la facture et l’envoi physique du chèque, il peut se passer plusieurs étapes nécessitant parfois de multiples intervenants.
Ainsi, mille raisons peuvent justifier que le chèque soit « en cours d’envoi », ce qui permet à certains employeurs peu scrupuleux de jongler avec la date limite imposée pour le paiement…
Pour le travailleur autonome, cela a des répercussions : il n’a aucun contrôle sur la date de réception du chèque, et celui-ci risque de se perdre, ou encore de ne pas être encaissable…
– PayPal et autres portefeuilles en ligne
PayPal s’est imposé au fil des années comme un mode de paiement incontournable pour les travailleurs autonomes.
Il s’agit à la fois d’une passerelle d’un paiement et d’un portefeuille en ligne. Pour en bénéficier, il suffit pour le travailleur indépendant de se connecter et de lier son compte PayPal au compte bancaire de sa petite entreprise.
Autre avantage : si la personne qui émet la facture doit avoir un compte PayPal, ce n’est pas une nécessité pour la personne qui paye (le client).
Non seulement il s’agit d’un mode de paiement sécurisé, mais il vous permet également d’être payé par un client situé dans un pays étranger.
Il s’agit donc d’un excellent mode de paiement si vous travaillez avec des clients à l’échelle internationale.
Certes, PayPal n’est pas accessible absolument partout sur la planète, mais tout de même dans de nombreux pays.
L’inconvénient majeur de PayPal, c’est que la personne qui reçoit un montant doit payer des frais de transaction. Mis bout à bout, ces frais peuvent constituer une certaine somme.
Notez qu’il existe des plateformes de comptabilité telles Freshbooks qui permettent d’offrir des frais fixes pour les paiements reçus via PayPal, ce qui facilite la vie (voir plus loin).
Plusieurs alternatives à PayPal ont vu le jour au fil des ans (comme Skrill ou Stripe), mais c’est toujours PayPal qui reste aujourd’hui la plateforme de ce type-là plus populaire.
Si vous choisissez une option alternative en tant que travailleur autonome au Québec, vérifiez bien qu’elle fonctionne avec des institutions financières canadiennes.
En effet, de nombreux services sont destinés aux personnes possédant un compte aux États-Unis uniquement.
– Virement Interac
Le virement Interac constitue une autre solution pratique et rapide : le client n’a besoin que de votre adresse courriel ou de votre numéro de téléphone pour effectuer le paiement.
Notez que des frais peuvent s’appliquer selon les institutions financières de deux parties.
De plus, ce n’est pas la meilleure solution si vous travaillez avec des clients à l’international, le virement Interac étant limité à des institutions financières situées au Canada.
– Virement bancaire
Autre méthode beaucoup utilisée par le passé, le virement bancaire n’a plus vraiment le vent en poupe.
La raison principale en est les frais que doivent généralement payer les deux parties. De plus, le premier virement peut être long à mettre en place.
Par contre, par la suite une fois que les deux parties sont enregistrées dans leur institution financière respective, les virements suivants sont beaucoup plus rapides.
Tout de même assez simple à effectuer, le virement bancaire peut représenter une solution pour le versement d’une large somme, ainsi que pour une collaboration sur le long terme.
– Paiement par carte de crédit
Ce mode de paiement est bien sûr largement répandu auprès des entreprises marchandes.
Pour un travailleur autonome d’un autre domaine, utiliser ce mode de paiement est une possibilité, mais il faut qu’il soit en mesure de l’accepter.
C’est le cas notamment s’il utilise un système prenant en charge la gestion des paiements, tel FreshBooks ou QuickBooks par exemple (voir plus bas).
Les outils de gestion pour vous assister
Choisir le bon mode de paiement, c’est une chose, veiller au bon suivi et à la comptabilité des paiements de votre petite entreprise, c’en est une autre.
– Les logiciels de comptabilité
Afin de vous aider, il existe divers logiciels de comptabilité bien utiles, et certains répondent plus spécifiquement aux besoins des travailleurs autonomes.
En plus, certains de ces logiciels peuvent même envoyer des factures, effectuer des rappels et prendre en charge le paiement !
Parmi les logiciels les plus adaptés aux travailleurs autonomes au Canada, citons Freshbooks, Quickbooks, Bonsai ou encore Zipbooks.
Les plateformes de travail en ligne
Certains sites de travail en ligne comme Upwork proposent au travailleur indépendant d’être rémunéré directement via leur plateforme.
Il s’agit d’un moyen efficace, sécurisé et centralisé pour gérer vos paiements.
Cette méthode est bien sûr préférable si c’est via cette plateforme que vous trouvez vos contrats.
Pour aller plus loin…
En tant que travailleur autonome, trouvez le moyen qui vous correspond le mieux, qui ne vous prendra pas trop de temps à gérer et qui n’impactera pas trop vos dépenses, certaines solutions engendrant des frais de transaction.
Cependant, pensez aussi à l'employeur : lui proposer un moyen de paiement peu contraignant assouplira votre relation professionnelle… et augmentera la probabilité que vous soyez payé dans les temps !
À ce propos, n’oubliez jamais d’indiquer clairement à l'employeur une date limite pour qu’il vous règle votre dû (paiement sous 10 jours après réception de la facture, par exemple).
Terminons ce tour d’horizon par un petit rappel fiscal valable pour tous les travailleurs autonomes…
N’oubliez pas que, quel que soit le mode de paiement avec lequel vous allez fonctionner, la somme que vous recevez constitue un revenu brut.
Lorsque vous procéderez à votre déclaration de revenus auprès de l’ARC (Agence du Revenu du Canada) et de Revenu Québec, vous devrez remplir vos obligations fiscales, et notamment déclarer la TPS/TVQ le cas échéant.
Si vous comptez en plus que vous serez peut-être être imposé via des acomptes provisionnels, cela peut affecter votre revenu final. Tenez-en compte lors de l’établissement de vos tarifs.
La bonne nouvelle, c’est que vous pourrez peut-être, sous certaines conditions, demander dans votre déclaration de revenus des crédits d’impôt pour certains frais liés à votre gestion des paiements (achat de logiciels, par exemple).
Pour plus d’informations sur l’impôt, consultez notre article sur les taxes à payer en tant que travailleur autonome.
Alors, quel est votre mode de paiement préféré ? N’hésitez pas à nous l’indiquer en commentaire !
L’emploi du masculin dans cet article n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.