Travailleur autonome au Québec : quelles sont les activités autorisées?

Par Bruno Maniaci
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L’idée de se lancer en indépendant vous effleure peut-être l’esprit, dans une époque où le freelance est de plus en plus répandu sur le marché du travail.

Alors vous vous demandez peut-être : qui sont les presque 570 000 travailleurs et travailleuses autonome au Québec?

On pense souvent aux métiers de l’infographie, du marketing ou du web lorsqu’on imagine des travailleurs autonomes.

Mais quels sont les autres types d’activités et de métiers que l’on peut exercer avec ce statut?

Qu’en est-il des professions libérales, des métiers de la construction ou du commerce?

Voici une liste non exhaustive de métiers et d’idées d’activités pour devenir travailleur ou travailleuse autonome au Québec.

Travailleur autonome

Peu importe le métier : un travailleur autonome est d’abord un indépendant

Ce qui définit le statut de travailleur autonome, ce n’est pas un type de métier ou une catégorie d’emploi : c’est la manière dont il est effectué : un travail indépendant sans lien de subordination avec le client.

Selon Revenu Québec, vous êtes considéré travailleur autonome lorsque vous avez le libre choix des moyens d’exécution de votre contrat de travail, donc le choix et la propriété des outils et méthodes, et si vous n’avez aucun lien de subordination avec votre client, la personne qui vous paye pour ce travail :

Par définition, un travailleur autonome est donc un travailleur indépendant, il est son propre patron et travaille pour sa seule personne.

Il peut choisir pour qui il travaille, pour quels clients, et il peut choisir d’effectuer son travail comme bon lui semble, en terme de moyens et d’horaires, et de lieu de travail.

C’est d’ailleurs cette liberté et flexibilité qui en font un statut très prisé, comptant de plus en plus d’adeptes de nos jours. Notamment pour concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Même s’il vient aussi avec d’autres contraintes par rapport à un salarié par exemple : peu d’avantages sociaux, pas de protection par la loi sur les normes du travail, ou par l’assurance emploi en cas de chômage, etc.

 

Quels métiers pour une entreprise individuelle?

Le travailleur autonome appartient à la catégorie de l’entreprise individuelle. Regardons alors la définition des activités commerciales.

Pour l’Agence du Revenu du Canada, une activité d’entreprise peut-être :

  • la pratique d’une profession libérale;
  • la pratique d’un métier;
  • l’exploitation d’un commerce;
  • l’exploitation d’une entreprise de fabrication;
  • l’exploitation d’une entreprise de tout autre genre;
  • la poursuite d’un projet comportant un risque ou une affaire de caractère commercial.

 

Si on regarde maintenant sur le site de Educaloi pour la définition de l’entreprise individuelle, il est écrit que le travailleur autonome peut organiser son travail et exercer ses activités économiques de différentes façons avec ces exemples :

  • agir à titre de consultant ou de pigiste pour un ou plusieurs clients;
  • ouvrir son propre bureau s’il est un professionnel (un avocat à son compte par exemple);
  • travailler à la commission (faire de la vente porte-à-porte par exemple);
  • exploiter son entreprise de la maison;
  • travailler à temps partiel, à temps plein ou sur des projets spécifiques.

 

On voit ainsi un large éventail de possibilités d’un point de vue légal et entreprise : du moment que l’activité est exerçable en entreprise individuelle pour être indépendant, à son propre compte, en respectant les critères définis précédemment pour être travailleur autonome.

Des professions libérales aux métiers du commerce en passant par l’artisanat, du temps plein aux contrats et piges à temps partiel, du porte à porte au bureau à la maison : l’indépendance du travail peut prendre des formes très variées.

Travailleur autonome

Les « digitals nomads » : métiers en ligne

Ce sont les types de métiers les plus répandus parmi les travailleurs autonomes : ceux que l’on peut exercer juste avec un ordinateur, une connexion Internet, pour jouir de la liberté de lieu et d’horaire, la flexibilité du travailleur indépendant.

Quels métiers pratiquent ces travailleurs que l’on aperçoit dans les nombreux cafés de Montréal?

Que ce soit à temps plein ou à temps partiel, ça peut être des activités de services dans les secteurs de l’administration, la comptabilité, le commerce et la revente, l’informatique, la communication, la gestion, la rédaction et journalisme, les arts, le graphisme, l’infographie, le web ou encore le conseil aux entreprises.

On parle alors de pigistes, de consultants ou de contracteurs, qui vont facturer leurs services à des entreprises ou particuliers.

Certains professionnels comme des avocats ou agents immobiliers peuvent aussi décider de se lancer en autonome, et avoir leur bureau à la maison.

Voici un tour d’horizon et quelques idées d’activités qui peuvent être exercées en travailleur autonome, sous forme de micro-entreprise ou petites entreprises.

 

Métiers de l’infographie : Plus que jamais, il est essentiel pour toutes les entreprises de bien présenter, que ce soit en ligne ou sur papier.

Les bons graphistes sont recherchés, et même si le domaine peut paraitre vaste et la concurrence rude, il est possible de décrocher des contrats en allant parfois chercher dans des niches, des secteurs d’activités bien précis qui vous intéressent et vous passionnent.

Car c’est bien l’avantage d’être travailleur autonome : pouvoir choisir ses clients et ses projets.

 

Métiers de l’écriture : Vous avez une bonne plume, ou bien vous maitrisez plusieurs langues? Plusieurs activités comme la traduction, la révision linguistique et la correction, la création de contenu écrit ou le copywriting sont rémunérées par plusieurs entreprises qui ont besoin de contenu écrit de qualité.

Dans une métropole internationale comme Montréal, nombreuses sont les entreprises qui ont besoin d’aide pour tenir leurs deux fronts linguistiques : le français, et l’anglais.

La nécessité des deux langues au Canada dans certains secteurs est primordiale et le besoin de services linguistiques ouvre beaucoup de possibilités d’offres d’emploi et de contrats.

Coté blog et journalisme, plusieurs médias en ligne se sont aussi beaucoup développés et recrutent des pigistes et journalistes indépendants pour produire du contenu.

 

Métiers du développement Web : A l’ère de l’informatique, les développeurs web sont prisés. Dans l’immensité de la toile et dans notre monde où Internet est devenu essentiel, il est fréquent de voir des indépendants décrochant des contrats en tant que programmeur, concepteur web, développeur d’applications ou de logiciels.

Un domaine qui ne manque jamais d’offre et de demande, surtout si vous êtes spécialisé dans certains domaines ou certains langages informatiques, vous pourriez parfois trouver des contrats qui vous occuperont à temps plein avec un seul client.

 

Métiers du son, de l’image : Pensez simplement à l’importance qu’a pris Youtube dans nos vies occidentales et les vidéos dans les fils d’actualités sur nos écrans de téléphones.

La vidéo, le son et l’image sont devenus des incontournables pour n’importe quel commerce ou entreprise voulant survivre sur la toile, peu importe le domaine, industriel ou culturel.

Que vous soyez monteur vidéo, producteur et éditeur de musique et sons, compositeur, ou animateur 3D, de vastes opportunités de contrats existent sur le marché.

On peut aussi penser au domaine des jeux vidéo et jeux en ligne, plus que jamais important dans les dernières années et le temps passé à la maison.

Certains studios recrutent des travailleurs indépendants pour des contrats divers, le temps de développer et mettre en place certains projets d’envergure.

 

Métiers du Marketing, Médias sociaux et E-commerce : C’est devenu une nouvelle manière de magasiner, encore plus pendant la pandémie : le commerce en ligne n’a jamais été aussi populaire et présent dans nos vies.

Alors tous les métiers tournant autour de la vente sur Internet sont très recherchés.

Vous pouvez proposer vos services comme assistant marketing, analyste marketing, spécialiste de stratégies web et e-commerce.

Pour survivre avec la situation de pandémie, de nombreux commerces ont été obligés de repenser leurs modèles de ventes en se tournant vers le e-commerce.

Pensez à Montréal mais surtout aux petits commerçants et artisans ailleurs au Québec et au Canada qui ont peut-être besoin de vos talents en communication, en gestion de communautés et médias sociaux pour développer leur présence sur le web ou encore ceux qui ont besoin d’un spécialiste de boutique en ligne et de référencement SEO pour optimiser leurs ventes en ligne.

 

Métiers du service à la clientèle : Conséquence de l’explosion du commerce en ligne, les entreprises ont un besoin grandissant de service clientèle en ligne.

Que ce soit du service client par chat, par email ou par téléphone, du support technique pour certains produits et domaines, il est possible de travailler à distance dans le domaine du service à la clientèle.

Si vous maitrisez plusieurs langues encore une fois, plusieurs portes peuvent s’ouvrir, surtout à Montréal où sont actives plusieurs compagnies internationales, ayant non seulement besoin de services en français et en anglais, mais qui pourront par exemple recruter des assistants virtuels parlant espagnol, chinois ou arabe.

Travailleur autonome

Main d’œuvre : artisans et commerçants à leur compte

Comme nous venons de le voir, nous avons parfois un cliché du travailleur autonome qui travaille à la terrasse d’un café sur Mont Royal ou dans son salon avec un ordinateur portable.

Mais il existe une variété de métiers manuels hors « bureautique » qui peuvent être exercés en travail autonome, c’est-à-dire qu’ils peuvent être exercés par une personne individuelle à son propre compte.

On peut penser à tous les entrepreneurs dans le domaine de la construction ou rénovation, électriciens, couvreurs, menuisiers, plombiers ou jardiniers par exemple.

Les services à domicile divers, que ce soit en garderie, services pour les animaux, services à la personne, conciergerie, coiffure, massothérapie, ou encore la vente d’articles au porte-à-porte.

Les activités de chauffeur comme Uber, Door Dash, Skip et autres applications de livraison sont également des travailleurs autonomes

Travailleur autonome

Il est ainsi courant de voir des artisans, par exemple après plusieurs années au sein d’une compagnie, décider de se lancer à leur propre compte, comme spécialiste de climatisation et chauffage, ébéniste, peintre ou encore paysagiste.

En ayant déjà développé un certain réseau et des années d’expertise, ces anciens employés voleront de leurs propres ailes en devenant travailleurs autonomes. Le même métier, mais pour leur propre compte.

 

Professorat et tutorat : en personne ou en ligne

Vendre un savoir, une expertise, et surtout l’enseigner et la transmettre. Que ce soit en ligne ou en personne, le coaching, le professorat et tutorat sont des secteurs en vogue où se lancent plusieurs indépendants.

Quel que soit votre domaine, si vous pensez notamment à donner des cours en français, vous pourriez bien vous faire une place sur le marché québécois de l’enseignement indépendant.

 

Cours en ligne : Avez-vous remarqué l’explosion récente des cours en ligne? Des masterclass? Vous avez un talent à partager et enseigner?

Vous avez un don pour coacher les gens dans leurs vies professionnelles ou personnelles?

De plus en plus de formations sont offertes en ligne, et de plus en plus de gens sont prêts à payer pour des cours en ligne.

Car le phénomène s’est bien démocratisé dans les dernières années, et le marché a explosé avec la pandémie, le temps passé à la maison, le désir d’apprendre de nouvelles compétences et savoirs.

 

Cours en présentiel : Plusieurs professeurs indépendants exercent en tant que travailleurs autonomes pour aller diffuser leurs savoirs dans des cours collectifs, en groupe ou individuel.

On peut penser au yoga par exemple, très à la mode à Montréal et d’autres villes du Québec.

Tout comme ce qui tourne autour du bien-être : le développement personnel, le coaching, la remise en forme et condition physique, la méditation, ou encore l’apprentissage d’un instrument.

Mais on peut penser aussi aux cours de cuisine, de couture, d’art, et bien sûr : le soutien scolaire.

Des mathématiques aux lettres en passant par l’histoire et les sciences, beaucoup d’élèves et d’étudiants ont besoin de tuteurs, et plusieurs plateformes en ligne permettent de mettre élèves et professeurs indépendants en relation.

Travailleur autonome

Développement de projets artistiques et artisanat

Le statut de travailleur autonome est aussi idéal pour lancer une petite entreprise on the side : se lancer et développer un projet un peu plus artistique ou artisanal en parallèle d’un autre emploi.

Par exemple, finalement réaliser son rêve de lancer sa marque de bijoux fabriqués à la main, utilisant des éléments de la forêt québécoise, ou de vendre en ligne ses créations de couture, bas et tuques personnalisées, ou encore vendre des petits meubles et sculptures en bois fabriqués sur mesure.

Beaucoup d’artistes optent aussi pour le statut de travailleur autonome : musiciens, écrivains, artistes peintres, luthiers, tatoueurs, acteurs, techniciens du spectacle et du cinéma et autres métiers créatifs.

Travailleur autonome

Partir sa business en travailleur autonome : beaucoup de possibilités

Travailleur autonome, c’est avant tout être un travailleur indépendant, avoir une entreprise individuelle, exercer une activité à son propre compte.

Les critères d’admissibilité sont ainsi liés non pas au domaine mais au statut légal.

Pour le gouvernement du Québec et aux yeux de la loi, peu importe le type d’activité, c’est du côté de la fiscalité que ça se passe : facturation à votre nom, déclaration de revenus et dépenses d’entreprises.

C’est notamment du côté des impôts que vous serez reconnu comme travailleur autonome.

Lorsqu’on en vient au type d’activité professionnelle, on remarque que l’éventail de possibilité est très très large, de l’informatique à l’artisanat en passant par l’enseignement ou encore le commerce en ligne.

En proposant une offre de service bien ciblée et réfléchie, il est possible de développer une activité à temps plein ou temps partiel.

Si on en vient à parler du marché québécois, il est à noter que les services en français restent très prisés, car par exemple dans le domaine de la formation en ligne ou du e-commerce, beaucoup de voies sont déjà pavées en anglais, mais certaines restent à faire en français.

 

 

Liens utiles :

Comment déterminer le statut de travailleur autonome avec les critères selon Revenu Québec

Une enquête de Statistiques Canada en 2018

Une définition de l’entreprise sur le site de Educaloi, faisant une liste des différents types d’activités

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